Présentation du colloque 2009 « Recherches en didactique des langues – Les langues tout au long de la vie »

Université Lille 3 dans le cadre de l’interU-langues

En partenariat avec le Conseil Régional du Nord Pas-de-Calais
Nous fêterons les 20 ans de l’association.

Le colloque Acedle 2009 – Recherches en didactique des langues a pour thème « Les langues tout au long de la vie ».

Ce thème s’inscrit dans une double histoire :

  • celle de l’université de Lille, riche de son expérience pour l’éducation et la formation tout au long de la vie et porteuse ?? du projet interU-langues de rénovation des enseignements de langues qui engage toutes les universités de la région, avec le soutien du Conseil Régional
  • celle de l’Acedle, qui fête ses 20 années de recherches en didactique des langues et de promotion de la diversité des langues. Ces deux éléments, l’apprentissage tout au long de la vie et la pluralité des langues et des cultures, constitueront le cœur des réflexions attendues pour ce colloque.

La notion d’apprentissage tout au long de la vie s’est largement imposée en formation des adultes à la fois comme une évidence et une suite logique à la notion d’éducation permanente, mais aussi comme une nécessité pour l’adaptation des compétences à « la société de l’information et de la connaissance » en évolution rapide et constante. D’aucuns considèrent que l’apprentissage tout au long de la vie représente un bouleversement éducatif profond qui s’organise autour de la notion d’apprendre à apprendre et de la réflexivité dans les apprentissages. Il propose une vision plus globale de l’éducation, de la formation et de l’acte d’apprendre. Cela veut dire en clair que tout individu, à n’importe quel moment de son parcours de vie, doit avoir la possibilité et le droit d’apprendre et de faire reconnaitre ses apprentissages.

Le modèle programmatique scolaire, qui tente de découper les savoirs en unités progressives pour optimiser le temps limité de l’école, ne permet pas de rendre compte de la pluralité des parcours de vie de chaque individu. De plus, l’apprentissage informel ne saurait se réduire aux savoirs savants dispensés par l’école. Tout ce qui relève du faire ensemble, de l’apprendre ensemble et du vivre ensemble constitue une part essentielle des compétences. Les langues occupent une place privilégiée et exemplaire. Les directives européennes pour les langues sont claires : encourager le plurilinguisme et le dialogue interculturel, faciliter la mobilité en Europe, encourager l’apprentissage en autonomie, encourager l’apprentissage tout au long de la vie, renforcer la diversité culturelle.

Les traductions de ces directives sont nombreuses et concrètes en didactique des langues : la didactique du plurilinguisme s’est beaucoup intéressée à l’éveil plurilingue des plus jeunes ; le Portfolio Européen des Langues (PEL) est considéré comme l’outil indispensable pour garder les traces des trajectoires plurilingues ; les approches méthodologiques se sont améliorées et diversifiées (par exemple le FOS / ESP (Français sur Objectifs Spécifiques / English for Specific Purposes), mais aussi les approches par tâches, etc.) ; des approches intégrant les TIC se sont également développées permettant de prendre en compte les apprentissages moins formels (par exemple Tandem, e-twinning) ; l’évaluation et la certification des compétences dans le cadre des propositions du CECR facilitent la transparence ; de nombreux programmes d’échanges permettent la mobilité des jeunes.

ACEDLE 2015: Interagir pour apprendre les langues aujourd’hui

La didactique des langues étrangères fédère des recherches fondées sur des théories ancrées dans différentes disciplines, qui s’attachent à des contextes variés et portent  sur des objets de grande ampleur ou sur des objets spécialisés liés à l’appropriation d’une ou de plusieurs langues par des apprenants et /ou  aux rôles de différents acteurs dans la facilitation  de cette appropriation langagière.

Les colloques de l’Association des Chercheurs et  Enseignants Didacticiens des Langues Étrangères (ACEDLE) sont conçus comme des lieux de débat et de rencontre, où toutes les sensibilités peuvent trouver un lieu d’expression et de confrontation, où les chercheurs peuvent échanger sur leurs travaux en cours à la lumière des avancées dans des secteurs proches.

À la croisée des recherches actuellement menées en didactique des langues et de la formation des enseignants en langue, le colloque ACEDLE 2015 : « Interagir pour apprendre les langues aujourd’hui » se propose d’une part, de dresser un état des lieux des usages de la langue et des apprentissages  langagiers dans les interactions pédagogiques et didactiques, en présentiel et/ou à distance, dans les contextes très diversifiés que rencontrent les enseignants de langue.  Le colloque propose d’autre part, de faire le point sur l’emploi des corpus d’interactions  d’un point de vue méthodologique et d’un point de vue théorique pour penser leur mobilisation dans la recherche et la formation en  didactique des langues.

Axes  proposés :

1. Les usages de la langue dans les interactions en présentiel et/ou à distance aujourd’hui

La prise en compte du plurilinguisme des apprenants, réelle ou fantasmée,  et l’usage croissant des TIC ont-ils un impact sur les interactions langagières dans les dispositifs  d’enseignement ?

 2. L’appropriation langagière  dans les  interactions, directe et/ou à distance  et contextes d’enseignement/apprentissage

Comment les contextes d’enseignement /apprentissage, conçus pour des apprenants  aux attentes distinctes (ENA du primaire et secondaire,  public adulte en situation professionnelle,   étudiants  des centres de langues,  étudiants en formation initiale  en mobilité, étudiants en langues étrangères dans le secondaire et le supérieur dans leur pays, etc.),  qui ont en commun de valoriser les interactions verbales entre apprenants et enseignants d’une part  et entre pairs d’autre part ,  ont-ils des incidences sur les types et les degrés d’apprentissage langagier ?

3. Le recours aux corpus d’interactions dans la formation des enseignants de langue

Quels types de corpus d’interactions  sont aujourd’hui utilisés en  formation initiale  et continue des enseignants en langues ?  À quelles conditions les grands corpus complexes d’interactions qui se développent  constituent-ils, ou peuvent-ils constituer une ressource pour la formation ?

Podcast

 Interagir pour-apprendre les languesaujourd-hui – Acedle 2015

Conference ACEDLE 2015

Colloque Acedle 7, 8 et 9 juin 2012 – Université de Nantes

Le locuteur natif dans l’enseignement des langues en contexte mondialisé

KRAMSCH Claire – UC Berkeley
ckramsch@berkeley.edu

Malgré les assauts répétés des chercheurs et du monde académique, le mythe du locuteur natif a la vie dure. Le locuteur natif est imbu de toutes sortes de pouvoirs pédagogiques, idéologiques et commerciaux et la linguistique de corpus a renouvelé l’illusion d’authenticité associée à sa langue. Cependant, dans un contexte désormais mondialisé, avec ses pratiques plurilingues et ses multiples centres d’autorité, la légimité et l’authenticité du locuteur natif sont à nouveau remises en question. Qui doit aujourd’hui servir de modèle aux apprenants : Le natif monolingue qu’ils n’auront jamais l’espoir de devenir et qui est de toutes facons une espèce en voie de disparition, ou le locuteur plurilingue et pluriculturel qui sait voir et dire les choses à la fois du dedans et du dehors ? La question sera discutée du point de vue de la théorie et de la pratique de l’enseignement des langues étrangères.

Programme du colloque Acedle 2012, 7-8-9 juin 2012

Colloque Acedle 7, 8 et 9 juin 2012 – Université de Nantes

L’ancrage corporel des langues

ADEN Joëlle – Université du Maine,
UNAM, CREN EA 2661 – INEDUM
j.aden@numericable.com
Les avancées des neurosciences cognitives redessinent depuis plus de vingt ans les cartes conceptuelles de la connaissance sans que cela n’ébranle fondamentalement les didactiques. Beaucoup de recherches actuelles en didactique des langues et du plurilinguisme, focalisées sur l’exploration et l’analyse de dispositifs, s’appuient implicitement sur une vision solipsiste et représentationniste de la connaissance et du langage. Pourtant, la phénoménologie contemporaine, les théories émergentistes et plus particulièrement la théorie de l’énaction (Varela) à laquelle j’adosse mes travaux, font partie de ces courants qui remettent
profondément en question ce que veut dire « apprendre et enseigner des langues ».
Nombre de notions et concepts contemporains, à la croisée de plusieurs champs disciplinaires, nous laissent entrevoir un tournant ontologique inéluctable. J’évoquerai notamment la phénoménologie de l’action conjointe (Parcherie, 2012), l’auto-poïèse (Varela, Maturana, 1987), la théorie du changement de point de vue (Berthoz, 2004), l’empathie (Berthoz & Jorland, 2004), (Thirioux & Berthoz, 2010). Ces avancées nous invitent à réintroduire l’expérience corporelle, le sensoriel, l’émotionnel au coeur d’une « pédagogie de l’entre », dans une logique translangues et transcultures. J’illustrerai mes propos par des expérimentations
en cours.