Texte d’orientation

L’Acedle : animer et diffuser la recherche en didactique des langues, sensibiliser aux enjeux relatifs à la diffusion et à l’appropriation des langues

Note liminaire : L’Acedle envisage les langues et les cultures comme des entités indissociables. La didactique des langues est donc à considérer comme didactique des langues-cultures.

En ce début des années 2020, notre association se trouve à un moment carrefour. En effet, la diversification et la complexification de différents processus sociaux, économiques, géopolitiques et culturels, qu’il serait trop long et vain de citer exhaustivement, rendent toujours aussi nécessaire le développement de recherches plurielles sur l’enseignement/apprentissage des langues et, plus largement, sur leur diffusion et leur appropriation. Au-delà des seuls besoins de communication, ces recherches peuvent en effet, plus largement, contribuer à nourrir les réflexions en sciences humaines et sociales relatives aux rapports des personnes et des sociétés à la diversité et à l’altérité.

Les chercheur·ses se trouvent en outre interpellé·es sur leur responsabilité et le rôle qu’ils·elles peuvent et/ou qu’ils·elles devraient jouer dans la Cité. En tant que discipline à la fois de recherche et d’intervention, la didactique des langues-cultures est ici particulièrement concernée, non seulement pour proposer et mettre en œuvre des formes d’intervention pertinentes (c’est-à-dire ancrées dans leurs situations et leurs histoires singulières), mais également et inséparablement, pour penser les conditions éthiques, politiques et épistémologiques de ces interventions. 

Enfin, le paysage associatif autour des langues s’est largement reconfiguré depuis la création de l’Acedle en 1989. L’Acedle a été visionnaire et pionnière lorsqu’elle a d’emblée pris le parti de ne pas penser des didactiques de langues (séparées), mais bien une didactique des langues – à la fois une dans son périmètre et plurielle en son sein. Depuis, d’autres associations l’ont rejointe sur ce chemin : notamment, les associations plutôt  ciblées sur une seule langue ont commencé, elles aussi, à penser les langues en relation. C’est heureux, et notre association peut se réjouir d’avoir sans doute participé à cette impulsion. Mais nous devons également poursuivre activement dans ce sens, pour que toutes les associations œuvrant en didactique des langues continuent à travailler ensemble et montrent ainsi que la coopération est possible, même dans un monde où la compétition tend souvent à l’emporter sur les valeurs de solidarité.

L’Acedle est un héritage : celui du triple choix d’affirmer la didactique des langues comme une discipline de recherche à part entière, de décloisonner pour penser les langues et les didactiques en relation, et de considérer la didactique à la fois comme domaine de recherche et d’intervention. C’est aussi un projet, en l’occurrence fondé sur l’idée forte que les langues ne sont pas de simples moyens de communication, mais des manières d’être (diversement) humain·es. C’est dans ce sens que notre association entend continuer à jouer son rôle d’animation et de diffusion de la recherche, d’interface entre le monde de la recherche et de celui de la formation et de l’éducation, de rouage dans le maillage associatif, de vigile d’un souci éthique pour notre domaine, de sensibilisation citoyenne aux enjeux liés aux langues-cultures ainsi qu’à la diversité et l’altérité dont elles sont porteuses.


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