Volume 8, numéro 1, 2011

Présentation du numéro

Mis en ligne : 26 décembre 2011

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Rédactrices en chef

Marie-Françoise Narcy-Combes
et
Denyze Toffoli

Comité de rédaction

Mariana Bono
Anne-Sophie Calinon
Emmanuelle Huver
Marie-Françoise Narcy-Combes
Nathalie Thamin
Denyze Toffoli

numéro coordonné par Denyze Toffoli et Marie-Françoise Narcy-Combes

Ce numéro des Cahiers de l’Acedle clôt l’année 2011 et regroupe des articles qui font suite à deux manifestations différentes. Une première série d’articles s’inscrit dans les thématiques du colloque de Lille en 2009 : Les langues tout au long de la vie.

Sofia Stratilaki s’interroge sur la manière dont les apprenants de langues peuvent construire une identité plurilingue dans un contexte particulièrement valorisant, celui du lycée franco-allemand de Sarrebruck et plus particulièrement sur les interactions entre représentations sociales et contextes d’acquisition. Geoffrey Sockett présente les résultats d’une recherche concernant les stratégies cognitives développées par les apprenants de langues lors des interactions suscitées par les tâches mises en œuvre grâce à l’utilisation des réseaux sociaux. Yvon Rolland décrit une recherche-action portant sur la mise en place d’une séquence d’apprentissage de L2 à l’intention de jeunes apprenants visant à développer la mémorisation phonologique. Teresa Maria Wlosowicz se penche sur les influences interlinguales dans les stratégies de communications que développent les apprenants de L2 et L3 lors de la réalisation de recettes de cuisine. Enfin Michèle Levacic-Burkhardt étudie la façon dont les médecins migrants, contraints de s’approprier le plus rapidement possible la langue du pays d’accueil, développent des stratégies appropriées pour y réussir. Leur action et leur investissement sont fortement conditionnés par les pressions sociales et identitaires qui pèsent sur eux dans leur contexte d’exercice. La variété des contextes, des publics et des langues apprises reflètent le positionnement adopté pour les colloques de l’Acedle qui n’excluent a priori aucune thématique. Toutefois, les thèmes traités reflètent les préoccupations actuelles des chercheurs. Les questions identitaires et langagières liées au développement des mobilités physiques ou virtuelles et des nouveaux outils de communication sont au cœur de la réflexion en didactique des langues aujourd’hui.

Une seconde série correspond aux travaux de réflexion sur le thème Permanences et évolutions en didactique des langues qui ont fait l’objet d’une journée d’études en 2010. Cette journée s’est proposé de mettre en questionnement les fondements épistémologiques et méthodologiques de la didactique des langues aujourd’hui. La didactique des langues, en pleine (r)évolution depuis les approches qui ont intégré les sciences de références (linguistique, psycholinguistique, sociolinguistique, anthropologie, neurosciences, sciences cognitives) et ont dynamisé la recherche dans le domaine, a connu d’autres éclairages qui ont contribué à donner à ce champ de recherche une nouvelle impulsion. La théorie des systèmes dynamiques, l’émergentisme, les approches plurielles parmi lesquelles la prise en compte du plurilinguisme des apprenants peuvent laisser penser que nous assistons à un changement de paradigme que reflètent les évolutions dans les pratiques, de la transmission à la construction, de l’instruction à l’autonomie, de l’apprentissage collectif à l’individualisation des parcours.

La réflexion des chercheurs en didactique des langues les a peu à peu conduits à prendre en compte les effets de contexte lors de l’application de théories pas toujours transférables aux situations culturelles dans lesquelles les décideurs souhaitaient les faire adopter, et donc à en relativiser la portée, à mettre en doute la doxa. Le contexte a donc des effets sur l’évolution des recherches en didactique et sur les priorités lors de la mise en place des dispositifs d’apprentissage et/ou d’enseignement.

Cette journée d’étude, dont Véronique Castellotti était l’invitée d’honneur et a assuré l’ouverture, a offert aux intervenants l’occasion de faire le point sur les permanences et évolutions en didactique des langues. Deux autres articles proviennent de cette journée. Celui de Jean-Paul Narcy-Combes et Amel Boughnim montre comment des apprenants tunisiens ont pu apprendre l’italien simplement grâce aux programmes de télévision de la RAI auxquels ils avaient accès et tire des enseignements pour la sensibilisation aux langues pour les jeunes apprenants. Anne-Laure Dubrac effectue un retour réflexif et partage avec le lecteur son point de vue de jeune chercheur sur les permanences et les évolutions en didactique des langues.

Marie-Françoise Narcy-Combes

Les articles de ce numéro