Louise, au revoir ! Hommage à Louise DABENE

Suite au décès de Louise Dabène, l’une des fondatrices de l’acedle, le 8 avril 2013, membres et anciens membres de l’association lui rendent hommage.


Louise, tu nous manques déjà !
 C’est avec une très grande tristesse que nous apprenons le décès de Louise Dabène, co-fondatrice de notre assocation l’Acedle et à l’initiative de la création du laboratoire Lidilem en 1987. Louise Dabène, est décédée lundi 8 avril, à la suite d’un choc opératoire. Toutes nos pensées vont à Michel, son mari, à leurs 2 fils, ses petits-enfants et à tous ceux qui furent ses proches, ami(e)s et collègues qui l’ont conservée dans leur cœur.

L’Acedle et ses membres ont aimé et suivi Louise dans ses chemins professionnels, dans ses chemins de vie et dans ses engagements pour la didactique, le Lidilem et l’Acedle. Nous avons réuni ici les premiers échos de souvenirs, de clins d’œil et de « post-it mémoire » de Louise. Nous continuerons et adresserons à Michle Dabène nos messages. Dominique Macaire, Présidente de l’Acedle et le bureau de l’Acedle : Elena Cosereanu-Declerck , Marie-Françoise Narcy-Combes, Geoff Sockett, Denyze Toffoli, Shona Whyte

Bien sûr, je savais Louise malade depuis longtemps mais ce soir beaucoup de souvenirs remontent … D’abord toutes nos rencontres et discussions au moment de la fondation de l’ACEDLE, où elle a magnifiquement su canaliser les avis différents et nous faire aboutir à l’organisation solide d’une Association toujours très active. Mes autres souvenirs sont plus personnels : après le Congrès FIPLV 2000 à Paris, en tant que membres du Conseil Scientifique de ce congrès, nous avons travaillé ensemble sur le programme et après cette rencontre, nous étions chargées de préparer un numéro des Langues Modernes qui présente quelques communications de ce congrès. Louise m’a proposé de venir préparer ce numéro avec elle, chez elle. J’ai donc passé trois jours délicieux à découvrir le Pays Basque entre nos séances de travail. Deux ans plus tard, Nicole Soulé-Susbielles et moi, sur le chemin de Burgos, avons fait une délicieuse étape de deux jours chez eux … C’est juste un petit clin d’oeil triste … Bernadette Grandcolas

Toute ma compassion et mon amitié, à toi, cher Michel, dans le souvenir des heures jadis partagées avec Louise et toi à Grenoble et ailleurs. Avec ma reconnaissance émue. Jean-Marie Gautherot, Strasbourg

Louise, je l’ai rencontrée pour la première fois à l’ACEDLE, peu après la création de l’association et j’ai été heureuse qu’elle accepte, peu après, de faire partie de mon jury de thèse. A la fois ferme et chaleureuse, elle a infatigablement travaillé à la reconnaissance de la didactique des langues, en situant comme fondement de ce domaine la variation et la pluralité. Elle n’aurait souhaité qu’une chose : que nous continuions dans cette voie. Véronique Castellotti

C’est une très grande tristesse qui me saisit. Hier Marielle Rispail m’écrivait pour préciser la façon de dédier à Louise un volume qu’elle prépare dans une revue que je dirige. Nos pensées étaient et resteront avec Louise, et nous les partageons avec Michel et leurs proches. Philippe BLANCHET, Rennes

Dominique, J’apprends de toi la nouvelle du décès de Louise Dabène avec une très grande tristesse moi aussi. Louise a été un personnage de tout premier plan dans la Didactique des Langues Etrangères. Je l’ai connue dès les années 1960 lorsque nous étions toutes deux enseignantes (elle d’espagnol, moi d’anglais) au lycée-pilote de Sèvres et où nous tous – un groupe de jeunes professeurs passionnés de méthodologie moderne d’enseignement des langues – avions constitué un « Groupe d’Etude de Langues » au lycée, très actif et productif. Il y régnait une chaleureuse atmosphère de sympathie et de camaraderie, pleine de discussions passionnées et d’éclats de rire. Louise, auteur d’un manuel d’enseignement de l’espagnol (Que tal ?, je crois) [je ne trouve pas le point d’interrogation à l’envers], mettait déjà en œuvre une approche communicative et audio-visuelle, tandis que moi, je me consacrais à l’implication de la linguistique énonciative dans une grammaire « dépoussiérée ». Plus tard, elle a joué un rôle majeur dans la recherche en Didactique, qu’il s’agisse de l’enseignement précoce des langues ou de nombreux autres aspects (liés aux nouvelles technologies, cognitifs, situationnels, civilisationnels, etc.) de la recherche. Louise était ouverte et tolérante, c’était une femme de consensus et de sérénité constructive, d’intelligence brillante à la pensée et à l’expression claires, de grande culture, d’un grand humour aussi et d’une autorité naturelle charismatique. Ses nombreux étudiants et thésards peuvent en témoigner. Du temps de la fondation de l’ACEDLE comme à l’INRP, à l’Université, à l’APLV, ou en compagnonnage avec les Commissions de rénovation des programmes de langues pour le secondaire mises en place par le Ministère, Louise a toujours été d’une très grande efficacité réformatrice, habile et diplomate avec les autorités de tutelle, qui avaient confiance en elle, et elle « faisait passer » ainsi nombre de modernisations. Bref, c’était « un chef », pour nous tous. Nous nous voyions aux Colloques, aux diverses rencontres professionnelles, elle toujours belle et souriante, si dynamique ! Je garde d’elle de beaux souvenirs de déjeûner amical chez elle et Michel, de séjour pour moi chez eux à Grenoble ou pour Louise chez moi lorsque nous devions nous déplacer pour un Colloque, ainsi que d’échanges confiants sur la « politique universitaire » à adopter pour promouvoir et défendre notre chère Didactique. Cela me fait très mal au cœur de voir disparaître, si jeune encore, une amie, et une personnalité si riche et précieuse pour nos causes communes, et avec laquelle j’ai partagé tant de combats « pionniers ».

Je transfère ton mail, Dominique, aux membres de mon ancienne équipe de recherche de l’Institut d’anglais Charles V, le « Groupe d’Etudes en Psycholinguistique et Didactique » (GEPED), car tous, comme moi, connaissaient Louise, l’estimaient et l’aimaient. Danièle BAILLY, GEPED, Institut Charles V, Paris

Triste nouvelle. Louise Dabène est décédée. Que nous l’ayons ou non connue personnellement, nous devons tous beaucoup aux actions pionnières, au dynamisme et aux apports décisifs de Louise Dabène pour la didactique des langues étrangères : le Centre de didactique des langues fondé à Grenoble en 1974, puis le LIDILEM, la création de l’ACEDLE, le lancement des projets Galatea, quantité de directions de thèses, Repères sociolinguistiques pour l’enseignement des langues, et bien d’autres initiatives et réalisations… Nous nous associons au message de Dominique Macaire et de Véronique Castellotti. Daniel Coste, ADEB

Quel chemin ! Quelles traces laissées derrière elle ! Et de plus, une pionnière. Une pionnière de la didactique des langues en France, de la didactique revendiquée comme telle, comme discipline. Ce n’était pas simple il y a … quarante ans. Paris VIII, l’APLV, l’ENS de Saint-Cloud, Grenoble III… et bien sûr l’ACEDLE, portée à quatre mains, avec Jacqueline Feuillet, Danielle Bailly et moi-même. Autant de lieux où nous nous sommes non pas croisés, mais rejoints, dans ces entreprises communes que Louise savait si bien dynamiser. A y réfléchir, il n’y a rien de ce que j’ai fait depuis qui ne porte quelque part sa marque, sa voix. Et tant de personnes qu’elle a « formées », avec lesquelles j’ai la grande chance aujourd’hui de pouvoir encore entremêler la mienne. Merci Louise. Michel Candelier, Université du Maine, Le Mans

Je suis fière de transmettre à mes étudiants en didactique des langues et des cultures les travaux de Louise Dabène. Elle a été pionnière en didactique de l’espagnol, ses travaux se sont diffusés dans le champ des autres langues, ce qui n’était en rien évident à cette époque. J’ai partagé avec elle une action au congrès de l’AILA à Jyväskylä (Finlande) et ses travaux sur l’intercompréhension sont une étape pour qui veut s’engager sur la voie des recherches sur le plurilinguisme. Buen viaje Madame Dabène, sepa que su obra seguirá viva entre nosotros. Geneviève Zarate, INALCO, Paris

J’apprends avec beaucoup de tristesse le décès de Louise Dabène. Je m’associe à la peine de sa famille et de ses amis. Je me souviens d’elle comme d’une personne disponible, active et efficace. Danielle JANITZA

Tristesse… Louise Dabène a tant œuvré en faveur d’approches visant à éviter « le fait que, dans une situation pédagogique, les interférences sont considérées comme des déviances par rapport à la langue objet d’apprentissage et, comme telles, stigmatisées » (Dabène 1994 : 97). Nous continuerons à travailler dans ce sens en pensant à elle. Nathalie Auger, Université Montpellier III, Paul-Valéry, France

Je garde de Madame Dabène le souvenir d’une femme généreuse , de son temps et de son intelligence. Elle était intervenue à ma demande auprès de l’équipe de Saint Théodore qui accueillait et accueille toujours des élèves dont langue de l’école et langue maternelle peuvent être en cohabitation difficile. Son intervention avait aidé l’équipe à avancer de manière importante. Je me souviens de notre chemin partagé entre La Pointe Rouge, (où, je crois, habitait son fils), et Saint Cassien, et de sa grande simplicité, de son amour de la vie et de ses belles choses, la lumière sur l’eau, la courbe de la Corniche, le repas pris sous la tonnelle de l’institut. Marie-Christine Calleri, Institut St Cassien, Marseille

Triste nouvelle. Toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches. Jean-Rémi LAPAIRE, Bordeaux 3

In meinem Arbeitszimmer ist Louise Dabène durch ihre Schriften seit 25 Jahren präsent. Anlässlich zweier Gastaufenthalte an der Université de Grenoble in den 1980er Jahren hatte ich Gelegenheit, Louise Dabène auch persönlich in ihrem Institut, in der Lehre und bei kollegialen Mittagessen kennen zu lernen. Sie ist mir ganz lebendig in Erinnerung, sie sprühte vor Charme, Witz, Wissen und Reaktionsschnelle. Eine faszinierende Wissenschaftlerin und Kollegin. Ingelore Oomen-Welke, PH Freiburg, RFA

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