Janvier 2009

Programme de la journée NeQ 2009 – Les plurilinguismes

Mis en ligne : 27 septembre 2008

Journée NeQ organisée par l’Acedle et l’équipe d’accueil 4246 « Dynadiv », université François Rabelais – Tours

L’Acedle a repris l’organisation des journées d’études « Notions en questions en didactique des langues » (NeQ), dans la continuité des manifestations mises en place par le CREDIF depuis 1995, avec le soutien de l’ENS lettres et sciences humaines (Equipe ICAR).

Après une première journée en janvier 2007, consacrée à la méthodologie de la recherche, la deuxième, qui sera organisée le 16 janvier 2009 en partenariat avec l’EA 4246 Dynadiv, à l’université François Rabelais – Tours, se centrera sur les plurilinguismes, leurs représentations et les usages qui en découlent.

Comme plusieurs chercheurs l’ont en effet développé à plusieurs reprises, le plurilinguisme est, comme tous les phénomènes linguistiques et langagiers, marqué par la diversité et l’hétérogénéité, tant dans ses manifestations institutionnelles (politiques linguistiques et éducatives) que dans ses réalisations individuelles (constructions identitaires) ou formatives (pratiques d’apprentissage et d’enseignement).

On s’interrogera plus précisément, dans cette journée, sur les représentations de ces phénomènes de diversité et d’hétérogénéité et les implications qui y sont associées, dans la sphère didactique en particulier.

- Comment la diversité et l’hétérogénéité des plurilinguismes se construisent / sont perçues, représentées dans différentes aires géo-sociolinguistiques ?

par / pour les institutions

par / pour les individus et les groupes

- Les différentes formes de pluralité (variabilité « interne », interlectes, diversité des « langues », etc.) relèvent-elles d’une distinction de degré ou d’une différenciation plus profonde ? Quelles peuvent être les implications didactiques des choix opérés ?

- Les approches didactiques « plurielles » se réfèrent-elles à une forme « universelle » de plurilinguisme ou prennent-elles en compte ces divers « plurilinguismes » ? Comment ? Avec quels objectifs ?

PROGRAMME

9h30 – 9h50 Introduction : Claude Springer, université de Provence et Acedle

9h50 – 11h Axe 1 – Histoires, politiques linguistiques, choix éducatifs : un plurilinguisme ou des plurilinguismes ?

Intervention : A. C. Berthoud, université de Lausanne

Le projet DYLAN ou les enjeux politiques, cognitifs et stratégiques du plurilinguisme

Dans notre communication, nous exposerons les objectifs généraux et les enjeux de politique linguistique européenne du projet DYLAN « Dynamiques des langues et gestion de la diversité » (6e Programme-cadre européen), ainsi que les objectifs plus spécifiques de la tâche de recherche de l’équipe lausannoise. Il s’agit en particulier de saisir les effets du plurilinguisme sur les processus de construction, de transmission et de mise en oeuvre des connaissances, au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche, c’est-à-dire aussi bien en termes d’approfondissement et de mise en réseaux des objets de connaissance (enjeux cognitifs,) qu’en termes de résolution de problèmes, de prise de décision, de gestion et de contrôle de l’interaction – prise de parole, leadership, changement ou imposition de topiques (enjeux stratégiques). Nous prendrons quelques exemples d’analyse pour illustrer ces différents phénomènes et proposerons quelques pistes de réflexion et hypothèses en cours.

Réaction : D. de Robillard , Dynadiv (diversité des plurilinguismes)

11h – 11h20 pause

11h20 – 12h30 Axe 2 – Des pratiques et des identités plurielles et leurs prises en compte éducatives

Intervention : S. Galligani, université Paris 3

L’école face aux identités plurielles des enfants allophones : l’exemple d’un dispositif CRI au sein d’une école élémentaire à sections internationales

Dans le cadre de cette journée NeQ sur « Les plurilinguismes », on s’interrogera sur la position de l’école face à la pluralité des identités et leurs prises en compte éducatives mais surtout sur le rôle joué par l’école – instance de socialisation – auprès des « enfants nouvellement arrivés en France » dans leur (re)construction identitaire.

Dans les textes officiels du Ministère de l’Éducation nationale, les différentes dénominations consacrées aux enfants allophones inscrivent la personne dans un réseau identitaire et social qui contribue à sa reconnaissance en tant que membre de groupes identifiés, ceux des enfants étrangers. De même, les structures mises en place depuis 1970 pour la scolarisation des enfants étrangers (CLIN, CRI et CLA) participent à la catégorisation de ce public scolaire sans véritablement valoriser les répertoires langagiers des nouveaux arrivants qui sont rarement monolingues. À partir d’une enquête menée auprès d’enfants de travailleurs migrants temporaires (TMT) scolarisés dans une école élémentaire à sections internationales et bénéficiant de cours de rattrapage intégré (CRI) au sein même de cet établissement, on s’attachera à montrer l’importance de l’environnement scolaire dans la gestion de la diversité des plurilinguismes et des identités.

Réaction : I. Pierozak, université de Picardie Jules Verne, Lesclap et Dynadiv

12h30 – 14h Déjeuner

14h – 15h10 Axe 3 – Acquisitions et apprentissages : l’anglais, hypercentre des apprentissages langagiers ?

Intervention : G. Forlot, IUFM / université de Picardie, Lesclap

Cette intervention s’attachera en premier lieu à dresser un état des lieux de l’enseignement de la langue anglaise dans le système scolaire, notamment à l’école primaire française. En effet, devenu, pour l’institution, un axe fort d’ancrage de l’apprentissage linguistique en France, l’école primaire assume ce rôle avec plus ou moins de bonheur depuis une quinzaine d’années. Or, l’évidence qui ressort de l’observation et des statistiques du terrain scolaire est l’apparente contradiction entre l’un des objectifs avoués de l’école primaire, celui de la découverte et de l’ouverture, et la généralisation de l’apprentissage, de plus en plus courant, d’une seule et unique langue étrangère à l’école, l’anglais. Du reste, suivant en cela une tendance européenne et internationale, l’institution scolaire française, forte de son héritage centraliste, a entériné le nouveau « statut centripète » de l’anglais dans le système scolaire, à savoir celui de langue seconde. Mais partant, la massification de cet apprentissage a aussi des conséquences sur son enseignement, en ce sens que les personnels qui en sont chargés se retrouvent dans la situation souvent délicate d’être à la fois demandeurs et prestataires de cette formation linguistique. Nous verrons aussi comment, du côté des apprentissages, cette focalisation sur l’anglais peut inhiber ou au contraire favoriser les dimensions plurilingues des apprentissages langagiers.

Réaction : D. Chini, université de Pau et des pays de l’Adour

15h10 – 16h20 Axe 4 – Des didactiques plurilingues, en Europe et ailleurs

Intervention : D. Coste, ENS Lettres et sciences humaines, Lyon, Icar

L’objet des Journées NeQ étant aussi d’interroger les notions qui circulent dans le champ de la didactique des langues, mon intervention portera sur quelques usages du terme et de la notion de plurilinguisme dans le domaine qui intéresse l’Acedle. Il s’agira ensuite de préciser la notion d’éducation plurilingue et interculturelle afin de l’articuler à des options didactiques qui ne sont peut-être pas toutes du ressort de la DLE.

Réaction : Bruno Maurer, université de Montpellier 3

16h20 – 16h 40 Pause

16h 40 – 17h Synthèse : V. Castellotti, Dynadiv et Acedle

RDLC 7-1 (sélection d’articles publiés suite à la journée)